Histoire de notre etablissement

FONDATION DU PENSIONNAT SAINT-LAURENT : 1854

 

Photo Lagny 1854

Au début du XIXe siècle, le coteau Saint-Laurent conservait encore un air de tristesse pro-fonde. Il y a 80 ans, deux maisons seulement se dressaient sur le coteau : le Château, et, en face, la Ferme, son ancienne dépendance. Les villas gracieuses dont ce coteau se glorifie aujourd'hui , rappellent un passé moins riche. Toutes sont postérieures à 1854.

A la suite de longues et difficiles démarches, M. l'abbé Oudry, doyen de Lagny, parvenait enfin à établir une école chrétienne congréganiste dans la paroisse.

Il annonce cette heureuse nouvelle à M. de Jonquiers, Président du Conseil Général, dans la lettre suivante :

« Monsieur,

« Je suis heureux de vous apprendre que mes longs et périlleux efforts viennent d'atteindre leur but. Les Frères de la Doctrine Chrétienne de Nancy prennent le Pensionnat de M. Pommier. L'affaire est terminée. Hier soir, le Très Honoré Frère Supérieur Général et le curé de Lagny étaient chez notre aimable Sous-Préfet, et notre digne Évêque pour leur faire connaître cette fondation.

« Il n'y a pas encore, dans notre département, de Pensionnat tenu par des Frères. C'est le premier. »

Le 17 août 1854, les Frères Gonzague, Paulin et Félix prenaient possession du château Saint-Laurent. L'année fut bien dure : la propriété Saint-Laurent, aujourd'hui si riante, n'offrait guère à ses nouveaux hôtes les avantages qu'elle étale aujourd'hui. L'antique château ne présentait aucune commodité ; le parc aucun agrément. Les sacrifices toujours bien lourds d'une installation rappelaient aux Frères les privations dont le berceau de leur congrégation avait été entouré. L'affection de M. le Doyen leur fut, en cette circonstance, d'un puissant secours.

C'eût été peu encore, mais un orage sourd grondait au-dessus de l'œuvre naissante ; les insultes n'étaient pas ménagées aux Religieux, les animosités se faisaient jour de partout. « Spes Mea Deus : Espère quand même » est la devise des Frères de Nancy. Ils sentirent alors que leur confiance était bien placée. Dieu, en effet, veillait sur eux, et ménageait le succès à leur bonne volonté.


Photo Lagny 1960